Tour'n'sol Prod.
« Soleil d’Hiver » combine oud, électronique, arts visuels et bandes magnétiques. Création 2025.
Soleil d’Hiver est la nouvelle création de Grégory Dargent. Il y interroge la pratique d’un instrument arabe dans un dispositif contemporain dans un geste à mettre en parallèle avec son héritage familial. Fils de pied-noir éconduit d’Algérie, la nostalgie et son hérédité sont au cœur de son questionnement. N’a-t-il pas cherché à recréer un monde esthétique pour soigner une nostalgie qui n’est pas la sienne ?
Ici, le oudiste Grégory Dargent réunit musique, effets, photographie, bandes magnétiques et vidéo, mobilisant tous les outils à sa disposition pour toucher du doigt cette quête mémorielle.
Seul sur scène, il s’accompagne de bandes magnétiques et d’images, capturées au fil de ses voyages. Soleil d’Hiver se déploie en plusieurs couches, chacune incarnant une strate de la mémoire. Le oud joué en live représente l’instant présent. Les traitements électroniques sont des traînées fantomatiques incarnant la mémoire proche. Enfin, les bandes magnétiques et les projections de films réalisés dans le monde arabe représentent des mémoires lointaines. Ces couches traduisent l’altération du souvenir, entre fantasme et réalité.
Les bandes magnétiques contiennent des enregistrements et field recordings réalisés pour cette création. On y retrouve un orchestre de jeunes oudistes de Bagdad jouant une pièce minimaliste, un ensemble de ghaïtas marocains, ainsi que des artistes avant-gardistes libanais, égyptiens, turcs et grecs. Ces éléments, mixés en direct, superposent leurs empreintes sonores aux résonances électroniques et aux images.
L’approche transdisciplinaire de Grégory Dargent est le fruit d’un riche et éclectique parcours éclairant les choix et la direction prise avec Soleil d’Hiver qui apparait comme l’aboutissement d’une quête artistique et humaine.
Guitariste électrique formé au Conservatoire de Strasbourg, Grégory Dargent découvre le oud à 20 ans, sur une face B anonyme d’une cassette pirate de John Coltrane. Lui qui s’était nourri de Fred Frith, Marc Ribot, Arvo Part, Olivier Messiaen découvre alors un jeu, un son, un instrument. Après quelques semaines d’obsession, il trouve l’identité de l’artiste mystérieux : Alla, oudiste algérien de la région de Béchar. Il s’empare alors de cet instrument et en fait le sien. Autodidacte passionné, il s’enferme avec les disques d’Alla, Mounir Bachir, Riad al Sunbati en cherchant un lien entre sa culture musicale et celle du luth arabe. Il deviendra un virtuose du oud en lui faisant emprunter un chemin très personnel. Tenant à jouer de la musique de création, il découvre des affinités profondes avec les musiques populaires du monde arabe. Fait notable, il sera le premier occidental primé au Qatar Oud Festival (2017).
En parallèle de ses expérimentations, il découvre la photographie. Il y trouve la littérature qui lui manquait dans sa musique. Là, les travaux de Michael Ackerman, Klavdij Sluban ou Masahisa Fukase le bouleversent. La photographie analogique lui offre un rapport à l’abandon qui le raccroche à son geste sonore. Il se définit d’ailleurs lui même comme un photographe improvisateur. Son premier livre H -pour lequel il explorera à 3 reprises les alentours des points zéro des essais nucléaires français dans le Sahara algérien- sera salué par la critique. Il sera lauréat du festival Planches Contacts de Deauville, exposera à la Galerie VU à Paris et fera parti des photographes de l’année pour Fisheye magazine.
En 2020, lors du confinement, la découverte des micro-contrôleurs, lasers et autres capteurs lui ouvrent des perspectives nouvelles. Il fabrique, jour et nuit, de toutes pièces, son premier scanner pour super8 et 16mm. Grégory construit également un module permettant de diriger ses images en accord avec son geste instrumental. Autant d’outils que l’on retrouvera au sein de sa nouvelle création.
Leader passionné, il fonde L’Hijâz’Car, H et Electrik Gem, des albums salués par la critique. Dernier projet en date, SIHR, paru en mai 2024 a été conçu avec Tony Elieh, Wassim Halal et Fréderic Oberland. Il a réalisé Les Cavaliers de l’Aurès de Houria Aïchi et Sirventés de Manu Théron. Il a dirigé Tumulti, un projet électrique et hypnotique avec Maria Mazzotta et réalisé l’album du duo JeanneMarie. Arrangeur recherché, Grégory orchestre en 2017 un répertoire breton moderne pour l’Orchestre National de Bretagne.
Il a accompagné Babx, Camélia Jordana, L, Piers Faccini ou Rachid Taha et compose régulièrement pour le cinéma, le théâtre et la danse.
Une production WINTERSONNEN / co-production Le Gueulard plus (Nilvange), Théâtre Molière Scène Nationale (Sète), Le Chauffoir (Chateauroux) et Jazzdor (Strasbourg).
Grégory Dargent - oud, machines, bandes magnétiques, vidéos, photos
À propos de « SIHR » (2024):
The Wire
« SIHR est un modèle de synthèse multigenre qui valorise ses sources plutôt que de trouver le plus petit dénominateur commun. C’est incisif et distillé, les multiples fusions ne sont pas forcées. (…) Dans l’ensemble, SIHR est un album splendide, un classique contemporain. »
Brainwashed
« SIHR est aussi brut, explosif et imprévisible qu’un hurlement d’angoisse. Il a vraiment la sensation cathartique d’une danse de mort à la fin des temps dans un désert post-apocalyptique, alors que des oiseaux enflammés tombent du ciel (et je doute sincèrement qu’aucun autre album sorti cette année ne puisse prétendre à une telle chose). »
Télérama
« L’album est tombé un peu comme un météore sur notre bureau. Produit de contrebande, assurément, et c’était pour nous plaire. Dépourvu de signes extérieurs, travaillé de lentes corruptions et de vagues déflagrations, ce disque radicalement autre s’avère ainsi d’une grande richesse expressive. »
Médiapart
« Comme pour les meilleures musiques répétitives les quatre rythmiciens visent l’ivresse sonore. Ils me rappellent les mômes qui arrivent chez leurs grands parents et qu’on appelle les chicoufs, pour « chic ils arrivent, ouf ils s’en vont ! ». Parce qu’après ça, on reste sur les genoux. »
À propos de « H » (2018):
TTTT – Télérama
« Une musique abrupte, quasi conceptuelle, mais qui prend sens avec les magnifiques clichés en noir et blanc du livre, de déserts noirs en ciels poussiéreux, irradiés par une lumière crue et poétique. »
Songlines UK
« Un regard puissant et créatif sur ces tragédies par le oudiste et photographe Grégory Dargent. »
L’intervalle
« Grégory Dargent construit un théâtre d’ombres, remarquant des traces laissées sur des murs lépreux par un flash aveuglant. »
France :
Institut du Monde Arabe, Cité de la musique de Marseille, Les Suds, Jazz d'Or Strasbourg, Babel Med, Jazz sous les Pommiers, Le Bikini, Festival Polyphonies de Calvi, Festival Météo, Théâtre Gérard Philippe, Festival Musica, Rencontres de la photographie, Théâtre Romain Rolland de Villejuif, Maison des Arts de Créteil, Théâtre de la tempête, La Briqueterie, Théâtre des Célestins, Scène Nationale d’Aubusson, Théâtre Molière de Sète, Théâtre de Choisy le Roi, Vieilles Charrues, New Morning, La Maroquinerie, La Cigale, Théâtre du Rond Point, La Filature.
Europe :
Jazz d'Or Berlin, London Jazz Festival, 12 Points Festival, Casa da Mùsica, Parco della musica, European Jazz Fest Athens, Okarina Festival Bled, Fête de la musique Ekaterinburg, Brave festival, Ethno Port Festival Poznan, Förde Fest, WOMAD Canaria, WOMAD, Berliner Philhamoniker, Paleofestival, K.E.T, Opera de Göteborg, Festival de Malte, Barbican Center London.
Monde :
Maison Batha Fès, Cairo Jazz Festival, Ibn Zeydoun Alger, Katara Oud Festival, Le Poisson Rouge NYC, Festival du monde Arabe de Montreal, Centre Culturel de São Paolo, IRTIJAL, Opéra d'Izmir.
Résident en France et disponible, toute l’année, à la programmation.
